"On peut consommer la mode durablement"
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"On peut consommer la mode durablement"




Rencontre avec Cyrielle Blazy, coach en transition écologique, directrice de production de spectacles de danse


Bonjour Cyrielle, pouvez-vous vous présenter ? Que faites vous dans la vie ?

Bonjour, je m’appelle Cyrielle, j’ai 35 ans. J’habite Montpellier. Ce que je fais dans la vie ? Ca a beaucoup évolué (rires). Je suis directrice de production de spectacles de danse après avoir été coach en transition écologique pendant plusieurs années.

Je suis très loin de ma vie professionnelle des débuts où j’étais chargée de missions RH. Perchée sur mes talons hauts, je menais une vie très « speed » qui m’éloignait de qui j’étais réellement. J’ai tout arrêté pour allier ma vie professionnelle à mes valeurs. J’ai commencé à rédiger un petit blog engagé dans lequel je parlais de ma transition vers le végétarisme et une vie zéro déchet. Et de fil en aiguille, grâce à mon réseau qui m’a beaucoup soutenu, j’en ai fait mon travail et je suis devenue coach pour aider les particuliers et les entreprises à réaliser leur transition écologique.



Comment avez-vous mené vos choix professionnels ? Quel est votre moteur au quotidien ?

Je suis quelqu’un de jusque boutiste. Alors, quand j’ai décidé de mener ma transition écologique personnelle, je l’ai fait sans demi-mesure. Je suis devenue très sévère avec moi-même et avec les autres. Après ma prise de conscience, j’ai eu un sentiment d’urgence sur les sujets écologiques. Dans mon esprit, tout le monde devait changer très rapidement, alors que j’avais moi-même mis plusieurs années à faire mon cheminement.


Puis ma vision a évolué et j’ai réalisé que mener une écologie trop radicale ne permettait pas de convaincre et d’amener les gens avec soi dans cette voie-là. Je pense que j’étais obligée de passer par cette phase pour me construire professionnellement et être plus apaisée pour en faire quelque chose de plus solide.


En tant que coach, j’ai vraiment développé une vision de l’écologie souple avec l’envie d’accompagner les autres pas à pas en fonction de leur mode de vie. Mes choix professionnels ont aussi été le résultat de rencontres. Ce fut le cas lorsqu’Isabelle Servant m’a contactée pour co-rédiger un livre sur la transition écologique. Et c’est ainsi que « 31 jours pour progresser dans ma transition écologique » est paru aux éditions Eyrolles. Je ne pensais pas écrire un livre un jour mais finalement, ça s’est fait très naturellement. Donc parfois il faut se laisser porter et faire confiance aux belles rencontres de la vie.



Après ces années, quelle est votre vision de l’écologie ?

Notre livre « 31 jours pour progresser dans ma transition écologique » résume bien ma vision de l’écologie telle que je la perçois maintenant. Si on veut sauver notre planète, il faut embarquer avec nous le plus de monde possible. Il faut sensibiliser et informer. Il est important de s’adapter à chacun car nous sommes tou.te.s différent.e.s. Nous n’avons pas les mêmes modes de vie, les mêmes moyens et nous ne sommes pas prêt.e.s aux mêmes changements. L’important c’est d’entamer une démarche douce et patiente vers une transition écologique qui sera durable.


En tant que coach, j’organisais des évènements en entreprise pour sensibiliser et montrer que chacun.e peut agir à son petit niveau. J’organisais des après-midi ramassage de déchets par exemple. Parfois agir avec ses mains peut avoir un impact fort sur les gens. C’est une façon de se confronter à la réalité du réchauffement climatique et de ses enjeux.



Avez-vous une peur de l’échec ?

Il n’y a pas d’échec, que des apprentissages. Alors oui, quand on est au creux de la vague, ça fait peur et ce n’est pas toujours agréable. Mais c’est ce qui nous rend plus fort.e.s et fier.e.s. On grandit par étape.


Ma vie de coach a été fortement bousculée par le COVID. Alors que j’avais des projets pour des particuliers ou des entreprises, tout a été remis en cause par les confinements successifs. Et cela a amené les entreprises à modifier leur priorité. J’ai rebondi, mais je sais qu’avec mon bouquin, mon travail de sensibilisation continue de porter ses fruits, et c’est ce qui compte.






Quel rôle à jouer votre réseau dans votre carrière de coach ?

Alors, j’ai commencé à mon niveau. J’habite à Montpellier depuis toujours, donc j’ai naturellement eu envie de commencer près de chez moi avant de voir plus grand.


Mon réseau local m’a beaucoup aidé. J’ai la chance d’avoir un entourage proche à Montpellier. Et je connais tout l’écosystème, les entreprises, les bonnes adresses. Plusieurs entreprises se sont lancées dans l’aventure du coaching écologique parce qu'elles me connaissaient.


Quel est votre rapport à la mode ? La mode durable est-elle possible ?

Ma façon de consommer la mode a beaucoup évolué, mais pas tant mon rapport à la mode. Ce qui n’a pas changé par exemple, c’est le plaisir que peut me procurer un vêtement ou une paire de chaussures. C’est un accompagnateur de vie et ça aide à avoir une posture et à avoir confiance en soi. La mode a un rôle social très fort et le style que l’on peut avoir reflète notre personnalité et nos valeurs.


Dans ma démarche zéro déchet, j’ai cherché des alternatives à l’achat via la location par exemple. J’ai découvert ce modèle de consommation en 2017. J’avais un mariage et je cherchais une tenue pour l’occasion. Mon dressing minimaliste (je n’avais pas acheté de vêtements depuis plusieurs années) ne suffisait plus. J’ai découvert Les Cachotières chez qui j’ai loué ma première robe.


J’ai également travaillé dans un concept store écoresponsable qui vendait des marques éthiques et vegan. Ces nouveaux modèles m’aident à allier mes convictions et les petits bonheurs de la vie. C’est très important dans ma démarche au quotidien.


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